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LIBERATION !

15 mai 2013 3 15 /05 /mai /2013 00:00

Bandoum Bandjim, le 23 avril à Paris.

Bandoum Bandjim, le 23 avril à Paris. © Bruno Levy pour J.A.

 

Ancien gendarme, Bandoum Bandjim a officié pendant cinq ans au sein d'une unité, la DDS, dont le seul nom suffisait à inspirer la terreur. Si procès il y a, il témoignera contre l'ancien président réfugié à Dakar.

 

Il est l'un des témoins clés de la procédure intentée au Sénégal contre Hissène Habré. À 59 ans, devenu régisseur d'immeubles, Bandoum Bandjim mène une existence discrète dans le sud de Paris. Il y a trente ans, il a été recruté par la Direction de la documentation et de la sécurité (DDS), la police politique, dont le seul nom suffisait à inspirer la terreur dans les années 1980. Dans ses prisons, actes de torture et privations constituaient le quotidien de détenus qui ignoraient le plus souvent pour quel motif on les avait confinés sans jugement pendant plusieurs années. Bandoum Bandjim a officié à la DDS pendant cinq ans, avant d'être à son tour enfermé. S'il demeure elliptique sur les agissements qu'il a personnellement commis à l'époque, l'ancien officier dévoile à Jeune Afrique l'itinéraire cabossé d'un gendarme entraîné dans le tumulte des années noires et aujourd'hui déterminé à soulager sa conscience.

 

Jeune Afrique : Pourquoi avez-vous accepté de témoigner en faveur des victimes qui ont porté plainte contre Hissène Habré ?

Bandoum Bendjim : Ces années passées à la DDS représentent une page sombre de mon existence. J'avais reçu de mes parents une éducation humaniste, et ce que j'ai été amené à faire à l'époque a troublé ma conscience. Je savais que ça risquait de rejaillir un jour sur mes enfants. Je me devais de livrer ma part de vérité sur cette période de ma vie qui a été salie.

 

En quoi consistait votre travail ?

Je devais traiter et archiver les nombreuses fiches d'information qui nous parvenaient au sujet des personnes soupçonnées de menacer la sécurité de l'État. J'étais également chargé de me rendre dans les prisons pour recenser et identifier les prisonniers. Chaque jour, de nouvelles personnes étaient incarcérées sans qu'on sache qui elles étaient, d'où elles venaient ni pourquoi elles avaient été arrêtées.

 

Quelles étaient les conditions de détention de ces prisonniers ?

À la « piscine », au camp 13 ou au camp de la gendarmerie, elles étaient effroyables. Les prisonniers souffraient de dysenterie et de diverses pathologies, mais il n'y avait pas de véritable médecin pour les examiner, si ce n'est un simple infirmier. Je me suis rendu compte que de nombreux prisonniers ne présentaient en réalité aucune menace. Lorsque je rédigeais mes listes, je consignais les motifs de l'arrestation ; quand ils étaient inexistants, je l'indiquais aussi. Mais la décision de les libérer ou de les maintenir en détention ne dé-pendait pas de moi. Dans les rangs de la DDS, il y avait beaucoup de militaires qui avaient fait la guerre aux côtés de Habré. La crainte d'être renversés par une faction rivale et de perdre le pouvoir les incitait sans doute à faire du zèle et à soupçonner n'importe qui d'oeuvrer secrètement au renversement du régime.

 

Hissène Habré avait-il connaissance de ce qui se passait dans les geôles de la DDS ?

Je sais seulement que toutes les fiches d'information émanant des quatre coins du pays étaient concentrées au niveau de la DDS. Les synthèses qui en étaient tirées étaient ensuite adressées à la présidence de la République, comme le montrent d'ailleurs les archives qui ont été retrouvées après la chute de Hissène Habré. Chaque matin, le directeur de la DDS allait personnellement voir le président pour lui en rendre compte.

 

Comment a évolué votre carrière par la suite ?

Je suis resté à ce poste pendant quelques mois. Puis j'ai été nommé chef du service exploitation. À partir des fiches de renseignement qui nous parvenaient des provinces, je devais réaliser des synthèses que j'adressais ensuite au directeur de la DDS. En septembre 1987, je suis tombé gravement malade et j'ai dû partir me soigner au village pendant plus de un an. À mon retour à N'Djamena, en février 1989, on m'a demandé de reprendre mon ancien poste. Mais mon adjoint, qui avait assuré l'intérim en mon absence, a refusé de me céder la place. Quand j'ai informé mon supérieur que je ne pouvais pas reprendre mon travail, celui-ci m'a fait arrêter.

 

On m'a alors mis sur le dos toutes sortes de fausses accusations. J'ai été détenu au camp 13 jusqu'en septembre 1989. Un matin, un officier a ouvert la porte de ma cellule et m'a informé que j'étais libéré. On m'a réintégré à la DDS, mais sans véritable affectation. C'est alors que j'ai pris la décision de quitter le Tchad. Comme je ne pouvais pas m'enfuir, sachant que ma famille paierait les pots cassés, j'ai demandé à être détaché au sein de la police militaire afin d'aller suivre une formation de trois ans en France. J'ai eu la chance d'être sélectionné.

Ce que j'ai été amené à faire à l'époque a sali ma vie.

À quel moment avez-vous pris la décision de témoigner ?

Dès 1992, quand j'ai déposé ma demande d'asile politique en France, j'avais déjà tout détaillé. Dans un premier temps, l'Ofpra [Office français de protection des réfugiés et apatrides, NDLR] avait d'ailleurs rejeté ma demande en considérant que je n'étais pas véritablement menacé au Tchad. La même année, j'ai écrit au procureur qui avait été chargé par le nouveau régime d'enquêter sur les exactions commises sous Hissène Habré. Par la suite, j'ai contacté Dobian Assingar, président de la Ligue tchadienne des droits de l'homme et vice-président de la FIDH [Fédération internationale des ligues des droits de l'homme], qui m'a suggéré d'attendre pour livrer mon témoignage. À l'époque, il préparait une plainte qui devait être déposée à Dakar, où Hissène Habré s'était réfugié.

 

En 2001, après le rejet de cette première plainte, Dobian Assingar est venu me voir en banlieue parisienne. Il m'a expliqué qu'il existait une possibilité d'enclencher une procédure en Belgique et m'a demandé si j'étais prêt à témoigner. Il a passé une semaine avec moi et je lui ai tout raconté. C'est comme ça que j'ai transmis mon témoignage à la justice belge, avec le concours de Human Rights Watch et de la FIDH. Aujourd'hui que la procédure est confiée aux juges sénégalais, je leur réserve la teneur de mon témoignage sur ce que j'ai constaté quand je travaillais à la DDS.

 

Vous témoignez en faveur d'anciens prisonniers politiques dont certains vous désignent comme l'un de leurs anciens bourreaux.

Je ne peux pas nier avoir fait des choses lorsque je travaillais pour la DDS. J'ai notamment arrêté des gens sur l'ordre de mes chefs. Aujourd'hui, c'est pour eux que je témoigne, mais aussi pour moi-même, car j'ai eu à subir personnellement la répression : j'ai été incarcéré moi aussi, et lorsque je suis sorti de prison, je tenais à peine debout. Je continue de porter ce double fardeau. Je pense qu'un procès serait bénéfique pour tous les Tchadiens, afin de permettre au Tchad d'entrer dans une ère nouvelle. Si la justice est rendue, nous pourrons tourner cette page sombre et regarder vers l'avenir. Quoi qu'il m'en coûte, c'est cette démarche de réconciliation qui me guide.

________

Propos recueillis à Paris par Mehdi Ba

DDS

Créée en janvier 1983, la Direction de la documentation et de la sécurité (DDS) était placée sous l'autorité directe de la présidence. Chargée d'emprisonner ou d'éliminer « les ennemis de l'État », elle s'est distinguée, selon la commission d'enquête du ministère tchadien de la Justice, « par sa cruauté et son mépris de la vie humaine », et elle est responsable de plusieurs dizaines de milliers d'enlèvements, d'actes de torture et d'assassinats



Lire l'article sur Jeuneafrique.com : Bandoum Bandjim : "Au Tchad, tout le monde était suspect sous Hissène Habré" | Jeuneafrique.com - le premier site d'information et d'actualité sur l'Afrique
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12 mai 2011 4 12 /05 /mai /2011 11:00

Kamougué et compagnie

Kamougué, avec Goukouni et Habré lors de la négociation pour la formation du GUNT

Affaibli par une sérieuse alerte cardiaque, il y a quelques années, le général Wadal Abdelkader Kamougué, faisant fi de son état de santé, avait continué à se battre à la tête de son parti, jusqu’à son dernier souffle. Candidat à la présidence ayant appelé au boycottage avec les deux autres leaders, Saleh Kebzabo et Ngarlejy Yorongar, il était en pleine tournée de mobilisation politique, dans le sud du Tchad, quand la mort l’a brutalement rattrapé, lundi 9 mai.  

Par Acheikh Ibn-Oumar

Il est né en 1939 au Gabon. Formé à l’école militaire Général Leclerc (Brazzaville, 1957), il a servi à Pointe-Noire et à Bouar, et à l’école des enfants de troupe, puis reprit sa formation à Saint-Cyr (sorti sous-lieutenant en 1964). A son retour au Tchad, il fut intégré à la Gendarmerie. En 1966, la révolte armée du Frolinat éclata et il occupa des responsabilités opérationnelles antiguérilla. Ce contact permanent avec le terrain, qui ne se démentit jamais, devait lui donner un avantage décisif sur les autres chefs militaires cantonnés dans les états-majors.

Le nom de Kamougué surgit sur la scène publique, au moment du coup d’Etat-militaire de 1975 qui renversa le défunt président Tombalbaye. Depuis cette date, sa vie se confond avec les soubresauts militaires et politiques du Tchad. Son courage exceptionnel et son rôle pour limiter les troubles de la guerre civile au Sud, lui valurent le surnom de « Bouclier » et surtout de « Lion », Tombalbaye, à la fin de son règne, s’étant lancé dans une furieuse vague d’épuration, en particulier chez les militaires. L’armée était décapitée pour écarter tout risque de sédition. Les principaux chefs militaires furent arrêtés, sauf un certain commandant Kamougué qui avait disparu quelques jours auparavant. Avec d’autres jeunes officiers, commandants d’unités en province, il réussit, en très peu de temps, et dans la clandestinité, à combler le vide hiérarchique et fut le principal artisan de la chute de Tombalbaye. Les généraux arrêtés furent libérés et le « plus ancien dans le grade le plus élevé », Félix Malloum, fut hissé à la tête d’un Conseil Supérieur Militaire (CSM). Kamougué, promut lieutenant-colonel, devint ministre des Affaires étrangères (de 1975 à 1978), en fait le véritable « homme fort » de la junte. C’est sous sa direction que la diplomatie tchadienne avait posé, pour la première fois, la question de l’occupation de la bande d’Aozou dans les instances internationales, avec en particulier la création au sein de l’OUA du « Comité ad hoc sur le différend entre le Tchad et la Libye », au sommet de Libreville, en 1977.

En 1978, après l’accord entre le CSM et le groupe armé FAN (Forces Armées du Nord) de Hissène Habré, ce dernier fut nommé Premier ministre d’un nouveau gouvernement d’union. Kamougué quitta le gouvernement pour rejoindre la caserne, en tant que chef de la gendarmerie. Une fois de plus, ce retrait se révéla une redoutable rampe de lancement pour ressurgir au centre de la scène. L’accord entre Habré et le président Malloum vola en éclat avec la première guerre civile de février 1979. La haute hiérarchie militaire était de nouveau « hors jeu », cette fois non pas en prison, mais engluée dans les crises politiques au sein du gouvernement. La troupe se trouva de nouveau sans véritable autorité suprême ; l’esprit d’initiative et l’audace de Kamougué permirent une fois de plus de combler le vide. Prises au piège, dans la capitale entre les forces de Habré et celles des autres factions du Frolinat qui en avaient profité pour surgir de leurs bastions frontaliers pour occuper la plus grande partie du territoire, minées par l’éclatement de l’Etat major et les dissensions au sein des officiers généraux, lâchées par la France de Giscard d’Estaing, les forces armées tchadiennes (FAT) réussirent à éviter le pire, l’éclatement total, sous la direction de Kamougué.

L’OUA intervint rapidement, un cessez-le feu fut obtenu, et une première conférence de réconciliation se tint à Kano (février-mars 1979). Le général Malloum accepta de se retirer, un Conseil d’Etat provisoire fut formé, sous la présidence de Goukouni Weddeye.

L’armée régulière tchadienne, se retira dans le Sud ; elle avait évité de disparaître physiquement, mais elle avait perdu son statut d’armée nationale et devint une partie en conflit comme les autres (FAT : Forces Armées Tchadiennes). Le Tchad venait d’entrer dans l’ère des « tendances » : des factions armées se partageant des « morceaux » de territoire. Pour gérer, la zone méridionale sous le contrôle des FAT, Kamougué mis en place une administration autonome : le Comité permanent qui s’efforça d’assurer la continuité de l’administration.

L’accalmie fut de courte durée. La coalition des mouvements armés qui prit le contrôle de la capitale N’Djamena, autour de Goukouni et Habré, tenta de déloger les forces de Kamougué de leur bastion au Sud, au nom de « l’unité nationale » : le Comité permanent était accusé de préparer une sécession du Sud. Malgré une puissance de feu bien supérieure, l’expédition échoua ; ce qui installa définitivement la légende de Kamougué, en tant que sauveur des populations du Sud face au rouleau compresseur «des Frolinat ». Les FAT de Kamougué avaient reçu entre temps le renfort inattendu d’une autre faction de Frolinat : le CDR (Conseil Démocratique Révolutionnaire) de feu Acyl Ahmat Aghbach.

Le pays était au bord de l’éclatement, une nouvelle conférence fut organisée à Kano(« Kano II ») puis à Lagos (juillet 1979). Un pas décisif semblait avoir été fait : signature d’un accord de réconciliation entre les onze « tendances », formation du GUNT (Gouvernement d’Union National de Transition, Douguia, au Nord de N’djamena, novembre 79) : Goukouni, président, Kamougué : vice-président, Habré (Ministre de la Défense), Acyl (Affaires étrangères).

Cette réconciliation s’avéra elle aussi un prélude à une nouvelle guerre, dans un schéma qui devait être la norme au Tchad pour des décennies à venir.

En mars 1980, éclata à Ndjamena, la deuxième guerre civile, cette fois entre les anciens compagnons du Frolinat (les FAN de Habré et les FAP du Goukouni) ; les autres fractions s’alignèrent sur l’un ou l’autre camp, majoritairement avec Goukouni. Kamougué et ses FAT franchirent la ligne de délimitation symbolique que constituait le fleuve Chari et vinrent se mêler à la bataille de Ndjamena : neuf mois d’un carnage inouï et de destructions.

Les FAN de Habré furent repoussées vers la frontière soudanaise (décembre 1980) par la coalition du GUNT, massivement appuyée par les Libyens. Les FAN réussirent néanmoins à reconquérir Ndjamena (juin 1982. Les forces du GUNT se retirèrent vers la frontière libyenne. Kamougué tenta d’organiser la résistance contre les Forces de Habré à partir de son bastion du Sud, sans succès : des dissensions internes très graves éclatèrent au sein des unités des FAT, facilitant la conquête de la zone par les forces de Habré. Kamougué se battit jusqu’au bout, mais finit par quitter le pays, dans des conditions rocambolesques : d’abord avec petit avion qui crasha en pleine brousse, donné pour mort, Kamougué, s’en sortit avec quelques égratignures et continua à pied, puis avec une charrette de paysan.

Une bonne partie des FAT rallia le nouveau pouvoir de Habré, les autres prient le maquis, sous l’appellation de «Codos ». Kamougué finit par rejoindre les autres chefs du GUNT en Libye, qui reçurent le soutien de Kadhafi (1983) pour relancer la guerre contre le nouveau pouvoir de Habré, soutenu par la France, les USA et les pays africains « modérés ».

Le GUNT s’effilocha au fil des affrontements, les forces libyennes se mirent en premier plan, occupant de fait la région nord (BET : Borkou-Ennedi-Tibesti). Moitié par dégoût vis-à-vis de l’attitude de l’allié libyen, moitié à cause de la politique volontariste de réconciliation de Habré, la plupart des adversaires acceptèrent d’intégrer le gouvernement de ce dernier. Kamougué devint ainsi ministre de l’agriculture (août 1987-décembre 1990). Kadhafi, après la déroute du corps expéditionnaire libyen à Ouadi Doum (1987), accepta à son tour de normaliser ses relations avec le gouvernement Habré.

Tous les adversaires réconciliés (à l’exception de Goukouni, replié à Alger), la Libye calmée, la période 1987-90 apparaissait comme le début de la normalisation et de la paix définitive au Tchad. En fait, une autre crise couvait qui éclata avec la tentative de coup d’Etat du 1er avril 1990 et aboutit au renversement de Habré par son ancien chef militaire Idriss Déby Itno (décembre 1990). Le Tchad, atteint par la vague de démocratisation des années 1990, entra dans le multipartisme. Kamougué forma un parti politique l’URD (Union pour le Renouveau et la Démocratie) qui s’affirma d’emblée comme un acteur-clé ; de fait, il fut le seul à avoir jamais pu mettre en ballottage le général Déby Itno (élections présidentielles de 1996) ; ce dernier réussit à s’imposer au second tour au prix de nombreuses manipulations, et tirant la leçon de ce risque électoral, jura de ne jamais permettre dorénavant qu’il y ait de second tour aux présidentielles. Kamougué accepta comme consolation, le poste de Président de l’Assemblée (1996-2002).

Il fut de toutes les batailles électorales, malgré le rétrécissement progressif de l’espace démocratique par le pouvoir du MPS (Mouvement Patriotique du Salut). Son ultime combat, qu’il mena jusqu’à son dernier souffle, fut pour s’opposer à la nouvelle mascarade électorale. Ironie du sort, le soir même du décès du général Kamougué, Déby Itno était annoncé vainqueur avec 88,66%, justifiant ainsi le refus courageux du « Lion » et ses collègues de cautionner cette farce grotesque.

Justifiant sa reconversion du combat militaire au combat démocratique, il cita en exergue de son discours à la Conférence nationale souveraine (CNS, janvier-mars 1993), la fameuse formule attribuée à Talleyrand et Clémenceau: « On peut tout faire avec des baïonnettes, sauf s’asseoir dessus ».

Il n’était nullement complexé par son passé de chef de guerre, et de leader sudiste, et me demanda plus d’une fois : «écoute,  toi qui a vécu, sur le terrain, l’administration des tendances du Frolinat et celle du Comité permanent, dans la période trouble, honnêtement, quelle était la meilleure gestion, y compris le pouvoir actuel du MPS ? »

Pour l’avoir côtoyé depuis 1979, sur les champs de bataille aussi bien que dans les cabinets ministériels, l’image que je retiens du général Kamougué, est d’abord celle d’un combattant téméraire, méprisant le danger physique et ignorant totalement le désespoir, dans les pires des situations, un meneur d’hommes exceptionnel, un fin tacticien, un compagnon agréable ayant un grand sens de l’humour, et surtout un citoyen habité d’une intense chaleur humaine et d’une profonde affection pour tous les compatriotes qu’ils côtoyaient ; ce qui était sans doute sa manière de dire son amour pour le Tchad.

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4 octobre 2010 1 04 /10 /octobre /2010 20:01

 Abd

La situation que traverse actuellement notre pays, est très grave. Le Communautarisme, le népotisme, le mépris, la haine, pratiqués à grande échelle par un régime jugé anachronique et clanique, v

oici malheureusement les horribles pratiques dont nos compatriotes à l’intérieur subissent, partout ou ils se déplacent. Les compatriotes restés à l’intérieur accablés par le poids des humiliations répétées ont accepté cette condition de citoyens de seconde zone, dont la survie ne dépend que du bon vouloir du clan du président.

La population est de plus en plus besogneuse et abandonnée à son triste sort par un régime clanique et incompétent. Ensuite, la démocratie et l’état de droit sont devenus une forfaiture. La loi du plus fort s’imposant face à une constitution, pourtant taillée sur mesure.

Il y a un an, le Président Deby, en convalescence après l’état, de sa santé, jugé inquiétant, avait nommé son fils comme son Dir-cab, avant de le parachuter ensuite à la tête de la compagnie aérienne tchadienne « Toumai » les récents décrets ou les Itnos ; est une occasion de nous pencher sur l’organisation d’une dictature familiale, souvent qualifiée de mafieuse, et qui reste anachronique.

C’est qui est sûr et nous confirme, qu’au sein de son clan, donnant ainsi des indices sur celui qui pourrait prendre les rênes du régime au cas où il disparaîtrait prématurément. L’ingérence de la famille dans l’arène politique est généralement source de désordres.

Par conséquent, une seule solution s’impose à nous pour endiguer la décadence du pays. L’éjection du pouvoir de Deby et de ses acolytes. Je crois profondément que cela est possible si dans un véritable sursaut les jeunes, les femmes et les hommes du Nord au Sud, et de l’Est à l’Ouest du Tchad, font barrage à l’organisation d’une farce électorale déjà en gestation.

Si nous avons refusé toute offre d’amnistie pour des raisons objectives, parce que nous ne voulons pas renoncer à nos principes pour les quels nous luttons pour le moment.

Nous disons que tout pouvoir est l’ombre de lui-même, que nul ne peut régner continuellement sur un pays et un peuple. Les tenants du pouvoir doivent tirer la leçon des précédents régimes qui se sont effondrés après des règnes politiques tumultueux. Nous demandons aux uns et autres de garder espoir et de croire toujours au changement de ce régime contesté à majorité dans le pays.

Nous refusons également une réédition sans condition et faire dans les conditions humiliantes et dégradantes, faire amende honorable, ou bien aller nous mettre à genoux et faire allégeance devant Deby.

Nous estimons que ces pratiques vont à l’encontre de notre dignité et pensons que cela est une adjuration politique grave et que l’histoire et le peuple tchadien ne peuvent jamais nous pardonner.

Encore une fois, le régime tchadien reste entièrement anachronique et qu’il faut vite l’extirper pour permettre aux Tchadiennes et Tchadiens de vivre en paix et que leurs libertés bafouées, soient restaurés dans la dignité humaine.

Nous lançons de nouveau un appel à la mobilisation individuelle et collective à tous les fils du Tchad de l’intérieur comme de l’extérieur, à faire preuve d’une solidarité et d’une détermination pour barrer la route à l’instauration d’une monarchie clanique qui avilit les valeurs citoyennes et républicaines.

Halte au clanisme et despotisme d’État au Tchad !!!

 

Abdelmanane Khatab

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